Les évêques du Québec se prononcent sur le port des signes religieux 07-03-2019
Dans la foulée du débat qui se vit présentement au Québec, les évêques de la province ont jugé à propos de rappeler leur position sur cette problématique qu'est le port de signes religieux par les enseignantes et les enseignants du réseau public de l'éducation.
En principe, dans sa politique de neutralité, l'État doit démontrer qu'elle n'a pas de préférence en matière de religion. En d'autres mots, l'État doit montrer qu'il n'est ni pour ni contre telle religion, et surtout, qu'il n'est pas opposé à la religion en elle-même. Dans cet engagement, l'État a le devoir de garantir la protection du libre exercice des droits et libertés de chaque inidivu, dont la liberté de conscience et de religion.
Les évêques du Québec souhaitent rappeler que le port de signes ou de vêtements manifestant une appartenance religieuse est un cas évident d'exercice de la liberté de religion. Restreindre de quelque manière que ce soit cette liberté fondamentale ne devrait se faire que sur la base de raisons graves. D'un côté, il est ligitime que l'État légifère à propos des personnes qui représentent son autorité dans la population: policiers ou juge parexemple; d'un autre côté, il faut se questionner si ces lois doivent nécessairement s'étendre au corps professoral de l'État. L'autorité des enseignants n'a rien à voir avec celle exercée par les policiers ou les juges, les enseignants partagent plutôt la responsabilité d'assurer la neutralité de l'État, à savoir la protection de la liberté de conscience religieuse, par leur compétence et leur professionnalisme.
Il serait faux de croire, rappellent les évêques, qu'une personne qui porte un signe religieux propagera nécessairement ses croyances tandis qu'une personne qui n'en porte pas ne le fera pas. Ce sont les actes et les attitudes qui importent, et non pas les apparences extérieures. L'État devrait plutôt voir à l'encadrement des enseignants dans l'exercice de leur rôle à l'égard de la neutralité de l'école publique. La forme que prends le débat actuel sur le port des signes religieux par les enseignants pourrait nous faire passer à côté du véritable enjeu: la responsabilité de ceux-ci quant à la neutralité de l'État.
Le défi, dans le contexte actuel, demeure toujours le même: aménager un espace public ouvert et accueillant où puissent s'exprimer, dans le respect mutuel, les valeurs et les croyances des uns et des autres et du coup, s'enrichir mutuellement par ces rencontres. Apprendre à connaître l'autre sans en avoir peur.
Pour consulter la déclration de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec, cliquez ici.
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